Épisode 01 : naître en 1946 au Portugal

Pour ce premier épisode, il était évident pour moi d'accueillir le témoignage de ma maman, celle qui m'a transmis l'amour du Portugal et de ses traditions mais surtout le plaisir de recevoir et partager. Même à plus de 1000 kilomètres, la langue, les odeurs, les saveurs ne m'ont jamais quitté grâce à elle.

Une jeunesse à Rebordelo, petit village du Nord du Portugal

Quelques jours avant de lui proposer de participer à cette aventure, elle me confiait que mon grand-père avait appris à lire avec son frère dans son village. C'est fou, je les imaginais tant, éclairés à la lueur de la bougie déguster "um caldo verde" et décortiquant les lettres, les sons et les mots. Ce souvenir me fait frissonner. Mon oncle, c'est cet homme qui a écrit au gouvernement pour demander un travail afin de pouvoir abriter convenablement ses 14 enfants. C'est aussi celui qui écrivait des lettres commandées par les hommes du village pour les offrir aux femmes qu'ils convoitaient. Ce que l'on peut voir dans les films était leur réalité. Une jeunesse qui devait choisir entre se nourrir et s'instruire. Le sens du sacrifice, penser à l'autre avant de penser à soi.

Née en 1946, ma maman est née dans un village à une trentaine de kilomètres de Porto à une époque où le Portugal était privé de ses libertés. Très vite, elle a dû endosser de sacrées responsabilités et mettre de côté son enfance pour subvenir aux besoins de sa famille. A mon micro, j'ai voulu qu'elle nous plonge dans ses souvenirs au Portugal et son arrivée en France. Cette époque dont elle a toujours partager avec nous ses nombreuses difficultés mais aussi son infini bonheur et son immense reconnaissance envers son pays d'adoption. Boa viagem !

 
 
« Salazar, on ne pouvait pas parler de lui, c’est à cause de lui que l’on mourrait de faim. »
— Episode 01 - Podcast Agosto, Almerinda
 

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